La guerre en Ukraine met la chaîne alimentaire à rude épreuve

Après la pénurie de matières premières et la hausse des coûts pendant la pandémie, la chaîne alimentaire semblait enfin se rétablir quelque peu. Mais depuis le début de la guerre en Ukraine, la production rentable est à nouveau devenue très difficile pour de nombreuses entreprises alimentaires. Le résultat de cette crise est un test de résistance pour l'ensemble de la chaîne alimentaire.

Une production à risque

Selon une enquête de Fevia, plus de la moitié des personnes interrogées sont confrontées à des problèmes d'approvisionnement. Déjà (ou très bientôt), 70% des membres doivent adapter la composition de leurs produits. Dans ces conditions, 40 % des entreprises alimentaires devront réduire, voire arrêter, leur production dans les semaines à venir.

Une rentabilité au plus bas

Bien que l'industrie alimentaire se soit quelque peu redressée en 2021 après la désastreuse année 2020 (chiffre d'affaires +13,1%, investissements +9,2% et exportations +11,7%), la rentabilité des entreprises alimentaires belges est restée à un niveau historiquement bas de 2,8%. Comme il s'agit d'une moyenne, il est clair que la production rentable n'est pas possible pour de nombreuses entreprises.

La guerre comme accélérateur

Pendant la pandémie, les matières premières étaient déjà rares et, avec l'énergie, l'emballage et le transport, elles sont aussi devenues nettement plus chères. Fin 2021, la situation semblait de nouveau meilleure, mais quelques mois plus tard seulement, la Russie a envahi l'Ukraine. Une fois de plus, les coûts sont montés en flèche. Le prix du blé a augmenté de plus de 50 % et les pénuries d'huile de tournesol, de farine et d'emballages sont imminentes.

Si le secteur alimentaire ne peut répercuter ces coûts, il n'est guère rentable de poursuivre la production. Et c'est là que le bât blesse. Les chaînes de supermarchés ne sont guère ouvertes aux augmentations de prix, dit Fevia.

Besoin de soutien

Dans un contexte où la chaîne d'approvisionnement mondiale est perturbée, où la pénurie de matières premières menace en raison de mauvaises récoltes et où les factures d'énergie atteignent un niveau sans précédent, le gouvernement doit prendre des mesures urgentes. Un ajustement de la facture énergétique, par exemple, ou une dérogation temporaire à la législation sur l'étiquetage. De cette façon, les producteurs peuvent compenser les pénuries par des matières premières alternatives disponibles. D'autre part, les entreprises alimentaires demandent aux clients de faire preuve de compréhension en tenant compte des augmentations de coûts et en n'imposant pas d'amendes logistiques lorsque les livraisons à temps ne sont pas possibles.

"Ce soutien et cette flexibilité sont une nécessité absolue pour réussir le test de résistance auquel l'ensemble de la chaîne alimentaire est actuellement confronté", déclare Bart Buysse, PDG de Fevia.

Source : Fevia